Frayer avec les arthropodes
« je reconnais beaucoup d’espèces
mais j’échappe les noms
il faut faire attention
dans l’apprentissage des cris
ne pas oublier de se fabriquer
une couronne de petits yeux
qui louchent et sursautent
pour tout voir »
La poésie de Catherine Poulin semble ici se mouvoir, se défaire d’un poids.
Quand le corps se fait lourd, rompu à la cadence effrénée, aux poses répétées. Qu’il baisse la tête. S’inspire des mouvements grouillants des insectes. Parle un micro-langage d’antennes qui se touchent, de vibrations d’ailes.
Loin des machines.
« bien au-delà
c’est un langage déterré
dans nos plis de peau
nos grains de beautésde colonies d’insectes
que vous n’avez jamais vues »
Elle compose des poèmes d’ellipses, de gestes saccadés. Ne garde que l’essentiel. Quelques mots. Un « cœur cru ». Avec l’envie de déposer le corps, de tester la posture du cocon.
Entomographie est un recueil qui inspire un temps d’arrêt. Un retour « choc » à la nature.
« sur l’autoroute
ce serait l’automne
la parole neuve
radieuse
des vaches au loin à gauche
des insectes improbables
et tellement de feuillescette envie
millénaire catastrophe
que l’auto dérive par exprès
s’enfonce
que les arbres se collent
encore plus près après nous »
Parfait pour lire sous le soleil en observant du coin de l'oeil la vie qui bourdonne et fourmille!
Partager cet article